NOS CORPS À NOUS
“Si on me demande quel est mon genre, je vais répondre “non-binaire”. Mais si l’on veut que je décrive mon genre, c’est une autre paire de manches. Il faudrait plutôt aller chercher du côté des xénogenres, les métaphores expliquant beaucoup mieux mon identité. Dans mon cas, il s’agit d’une association aux vampires et aux chauve-souris. Peut-être aussi de par mes expériences de vie (étant fol, neuroatypique et handicapé) je me sens profondément “autre”, et même “monstre”, mais d’une façon libératrice. Après tout, pourquoi serais-je obligé de suivre les normes de la société si je ne suis pas humain ?
Tout cela se cristallise dans l’objet que j’ai choisi: mon collier, que je porte en permanence. Il est assez voyant et plutôt féminin. J’ai longtemps eu une présentation masculine, plus pour éviter de me faire mégenrer qu’autre chose. Mais il y a plus de 2 ans, j’ai commencé la testostérone et fait une mammectomie. Depuis, j’apprends à me réapproprier ma féminité et à créer le look androgyne qui me correspond. L’image du vampire colle autant à mon identité interne qu’à ce que j’aspire à dégager et au style qui me fait me sentir “moi”.”
– Rilya



